Naturopathe - Iridologue - Nutrithérapie
L'alimentation, une aide au traitement naturel de la migraine
L'origine d'une migraine est difficile à cerner tant de réactions dans le système nerveux sont impliquées. Ces maux de tête intenses touchent environ 12% de la population mais les femmes sont trois fois plus touchées.
Certaines personnes peuvent avoir jusqu'à 3 à 4 crises de migraines par mois, avec des retentissements sur leur qualité de vie : absentéisme à l'école, au travail sans parler des douleurs intenses qu'elle peut engendrer. Des traitements naturels de la migraine existent afin d'en diminuer les symptômes mais une bonne hygiène de vie, couplée à une alimentation ciblée peut permettre d'en réduire les fréquences et les douleurs.
Des aliments déclencheurs à identifier
- Diverses études ont déjà prouvé que les maux de tête peuvent prendre parfois source dans les aliments que nous consommons. Certains aliments comme le chocolat, les fromages à maturité, les cornichons, les oignons, l'avocat, les soupes en boite, les raisins secs, les noix et le vin rouge contiennent une substance naturelle, la tyramine, qui peut être à l'origine de migraines.
- Certains additifs alimentaires peuvent augmenter le flux de sang montant au cerveau, ce qui entrainer des migraines chez certaines personnes. C'est le cas notamment des aliments contenant du glutamate de monosodium (E621 ou GMS), tels que la sauce soja, des sels d'assaisonnement, les nitrates des viandes transformées (hot-dogs, saucisses, salami) ainsi que les attendrisseurs de viandes.
- À chaque crise migraineuse, pensez à analyser ce que vous avez mangé au cours des dernières 48 heures. Pour vérifier si un aliment en particulier est en cause, évitez d'en manger pendant 2 semaines, puis intégrez-le de nouveau dans votre alimentation : si une nouvelle crise survient, mieux vaut bannir l'aliment de façon définitive.
- Certaines migraines étant reliées à un problème de foie, pensez à réduire les aliments qui contiennent beaucoup de gras saturés tels que les fritures, les charcuteries, les pâtisseries ou viennoiseries. Certaines tisanes à base de romarin, d'artichaut, de menthe poivrée peuvent permettre de détoxifier et d'alléger ainsi le travail du foie, souvent mis à rude épreuve.
- D'autres types de migraines, dépendantes du taux de certaines hormones, peuvent survenir au début des menstruations : la consommation d'aliments contenant du magnésium tels que les légumes verts, les céréales complètes, les noix et les graines peut permettre d'en atténuer les effets. De plus, de bons apports en cet oligo-élément peuvent permettre de réguler un terrain dit « stressé »ou anxieux, propice au déclenchement de crises de migraine.
- La déshydratation est un autre facteur potentiel déclenchant : le corps perd chaque jour deux litres par jour, sans rien faire, la perte étant augmentée en cas de sport mais aussi de stress. Les légumes et des fruits sont une autre source hydrique pour l'organisme, en plus de leur richesse en vitamines et minéraux.
- Le fait de sauter des repas peut perturber la stabilité de l'organisme et engendrer ainsi une hémicrânie. De plus, une alimentation qui fournit les bons nutriments au bon moment peut permettre d'éviter les migraines : des protéines le matin et un déjeuner à la bonne heure.
Des allergies alimentaires à contenir
Certaines allergies alimentaires pourraient contribuer voir même être directement à la source des migraines, dont les principaux aliments incriminés se résument pour l'essentiel au lait de vache, au blé ( farine, pâtes, Ebly, kamut), aux œufs et aux oranges : parlez-en à votre allergologue afin de faire un bilan précis des sources d'allergènes potentielles.
Un acide aminé contre les crises de migraine :
- Les symptômes de la migraine sont dus en partie à la vasodilatation de vaisseaux intracrâniens ainsi qu'au contrôle réflexe exercé par l'appareil digestif (nausées, vomissements) et pour lesquels plusieurs substances neuroactives jouent un rôle régulateur. La sérotonine, un neurotransmetteur, semble avoir une place importante dans la crise de migraine. Dans la circulation sanguine, la sérotonine est stockée dans les plaquettes et libérée dès que les tissus sont atteints, entrainant ainsi une vasoconstriction locale qui met fin à l'épanchement sanguin. Elle est également présente dans des cellules de l'intestin où sa libération peut être à l'origine d'un réflexe de vomissement. Des chercheurs ont ainsi pu associer crise de migraine et diminution du taux sanguin de sérotonine.
- Augmenter le taux de sérotonine semble être une piste intéressante, à condition de booster l'organisme en tryptophane : certains neurones transforment le tryptophane en 5-hydroxytryptophane (5-HTP), qui est ensuite converti en sérotonine. Faire le plein de cet acide aminé via l'alimentation est tout à fait possible. Il suffit pour cela de mettre régulièrement au menu du riz complet, du fromage cottage, de la viande, des arachides, des protéines de soja, des œufs, du poisson, des légumineuses et de la banane.
Des plantes pour diminuer les crises
- La grande camomille ** (Tanacetum parthenium) renferme un principe actif, le parthénolide, un sesquiterpène lactone, qui peut jouer un rôle préventif dans les maux de tête : il a un effet anti-inflammatoire en inhibant la libération, par les plaquettes sanguines, de la sérotonine. Les extraits de grande camomille ont également des effets sur l'agrégation plaquettaire de par leurs action inhibitrices sur la biosynthèse des eïcosanoïdes ainsi que sur la phospholipase A plaquettaire, tous ces processus étant associés à l'étiologie de la migraine. Une tisane de grande camomille pendant la journée ou après le dîner peut aider à prévenir certaines crises.
- La pétasite *** contient deux sesquiterpènes, la pétasine et de l'isopétasine, des puissants agents anti-inflammatoires qui ralentiraient également la production de leucotriènes par l'organisme, diminuant ainsi les épisodes migraineux, les vaisseaux sanguins étant moins « sollicités ».
- L'adénosine est un neuromodulateur qui contrôle l'activité de neurotransmetteurs incluant la sérotonine, la norépinéphrine, la dopamine et l'acétylcholine. Au cours d'épisodes migraineux, la concentration d'adénosine est souvent augmentée au-dessus de la normale dans le crâne et le cou, provoquant ainsi des douleurs périphériques, de par son action également vasodilatatrice. La caféine ****, contenue dans le café, le guarana, tout comme la théine (thé vert, noir) va venir bloquer les récepteurs de l'adénosine (de par sa forme similaire), et stopper ainsi son action. En bloquant l'adénosine, la caféine peut donc aider à soulager la migraine.
* De Benedittis G, Massei R. Serotonin precursors in chronic primary headache. A double-blind cross-over study with L-5-hydroxytryptophan vs. placebo.
** Diener H.C. et al., « Efficacy and safety of 6,25 mg tid feverfew CO2-extract in migraine prevention : a randomized, double-blind, multicentre placebo-controlled study », Cephalagia, 2005 Nov, 25(11):1031-41
*** Grossman M. et al., « An extract of Petasites hybridus is effective in the prophylaxis of migraine », J. Clin. Pharmacol. Ther., 2000 Sept, 38(9):430-435
**** Guieu R. et al., « Adenosine and migraine », Can. J. Neurol. Sci., 1998 Feb, 25(1):55-8