Naturopathe - Iridologue - Nutrithérapie
La perméabilité intestinale
De plus en plus suspectée comme facteur de déclenchement voir même cause majeure dans bon nombre de maladies inflammatoires ou auto-immunes, cette hyperperméabilité intestinale est loin d'avoir délivré tous ses secrets même si elle suscite un engouement des plus certains et certainement judicieux auprès de la recherche scientifique.
L'intestin : un filtrage des plus précis
- L'intestin grêle possède une paroi qui décide ou non du passage de bon nombre de molécules. Toutes les macromolécules nécessaires à la survie de l'organisme tel que les aliments issus de la digestion, l'eau ainsi que les minéraux ont l'autorisation de franchir cette frontière. Par contre les molécules jugées indésirables comme les bactéries, les molécules trop grosses ou celles reconnues comme étrangères se retrouvent « personnes » non grata, l'intestin faisant alors office d'organisme de contrôle et bloquant de manière précise leur passage.
- Certains éléments autorisés peuvent directement rejoindre alors le sang de manière passive mais certains autres nécessitent d'être réduits afin d'emprunter le même chemin. Les protéines ont notamment besoin de subir des réactions enzymatiques afin d'être réduites en acides aminés. Il en va de même pour les glucides, réduits quant à eux en sucres simples, les graisses en acides gras. Tout un travail de filtration, de sélection au niveau de l'intestin grêle, siège de la digestion finale, qui se déroule au niveau des membranes des cellules de cette paroi, à savoir les entérocytes. Or, il existe entre chaque entérocyte un espace qui revêt une fonction essentielle, celle du contrôle de la perméabilité de l'intestin, via les jonctions serrées.
Les jonctions serrées et leur rôle
- Les jonctions serrées, lorsqu'elles sont intactes, servent de liaisons entre les cellules épithéliales de la muqueuse intestinale, faisant ainsi barrières vis-à-vis des macromolécules.
- Chez un individu en bonne santé, plusieurs molécules font office de messagers et régularisent le fonctionnement des jonctions entre les entérocytes, assurant ainsi le passage de petites molécules dans le milieu intérieur.
- L'hyperméabilité intestinale apparait dès lors que ces jonctions serrées se disloquent, laissant ainsi passer de grosses molécules d'origine alimentaire ou bactérienne, ou lorsque la régulation hormonale assurée par la zonuline, une protéine, se trouve perturbée : une découverte récente qui pourrait expliquer en partie la recrudescence des maladies auto-immunes ou d'allergies.
La zonuline : une hormone de contrôle
- Cette hormone découverte dans les années 1990 permettrait d'assurer, en parallèle des jonctions serrées, une régulation des mouvements de l'eau mais aussi le passage des molécules extérieures et des globules blancs de l'intestin vers le sang et celui des bactéries : un véritable arsenal de guerre pour protéger l'organisme des colonisations bactériennes.
- Or, cette protéine fabriquée par la muqueuse intestinale semblerait être perturbée lors de la présence de facteurs dits exogènes comme les perturbateurs endocriniens, les pesticides, les médicaments, certaines carences en zinc ou en vitamine D, un excès de consommation de sucres, certaines pathologies (diabète, la maladie de Parkinson, l'infection à Helicobacter pylori, certaines parasitoses) mais aussi par certaines molécules présentes dans l'alimentation, dont le non moins célèbre gluten du blé et de la caséine des produits laitiers.
L'hyperperméabilité intestinale et ses conséquences
Une perméabilité intestinale va faire le lit d'un certain nombre de maladies dont les maladies infectieuses et inflammatoires de l'intestin, les rhumatismes inflammatoires chroniques ainsi que certaines pathologies cutanées telles que l'acné ou le psoriasis, entrainer une photosensibilité ainsi que le déclenchement d'eczémas ou d'urticaire.
La perméabilité intestinale, qui toucherait à l'heure actuelle près de la moitié de la population reste des plus difficiles à diagnostiquer, du fait des multiples symptômes qu'elle peut engendrer. Modification de son alimentation, complémentation, cure de probiotiques, traitements médicamenteux allopathiques : les pistes sont multiples de nos jours pour tenter desolutionner ce phénomène qui n'en finit pas de faire couler beaucoup d'encre.